Vous n'avez pas répondu à ma question. Dans son cadre de fonctionnement actuel et sa mission d'analyse du risque, est-ce que l'Efsa met en danger la santé des consommateurs en Europe ? Il ne s'agit pas d'une question piège, mais d'une question provocante. S'il serait sot d'y répondre par oui ou non, dites-le-nous. Il s'agit d'un sujet extrêmement sensible sur lequel un grand nombre de croyances largement répandues sont tenues pour des faits scientifiques. D'ailleurs, nous avons rencontré des acteurs qui ont eu des affirmations imprudentes, en prenant notamment une approximation pour une exactitude.
Je vous demande donc de répondre à ma question en tant que scientifique et en y apportant la complexité nécessaire. Est-il possible d'avoir une réglementation qui garantisse le respect maximal de la santé des consommateurs, sans tomber dans une interdiction systématique dès qu'il y a une incertitude ? Est-on dans une société qui supporte de ne pas savoir ? Si l'on regarde la première colonne du tableau qui nous a été transmis par l'Inserm s'agissant des liens de causalité identifiés pour certaines pathologies avec un niveau de présomption faible, on voit qu'il faudrait tout interdire. À notre interrogation sur ce point, les personnes que nous avons auditionnées à l'Inserm nous ont répondu que ce n'était pas leur problème, mais le nôtre. Il faut mettre de l'intelligence là où la simplification fait énormément de dégâts. C'est bien en ces termes-là que les choses se posent sur le plan politique.