Non, je n'irais pas forcément sur ce terrain-là. Je ne sais pas si vous avez lu le rapport relatif à la crédibilité de l'expertise scientifique produit par le conseil scientifique de l'Anses. Ils ont justement analysé la nécessité d'un vivier de scientifiques incités à s'orienter vers l'expertise. Pour ma part, avant 2020, l'idée d'aller aider l'Anses n'était pas présente à mon esprit. Que l'on soit à l'Inrae ou à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ça ne fait pas partie d'un processus. On ne se dit pas forcément que l'impact de notre recherche peut aider à la réglementation.
Ensuite, l'expertise n'est pas forcément attractive pour les scientifiques. C'est peut-être une raison pour laquelle ils n'y vont pas. Je ne pense pas que certains en soient exclus. En règle générale, les CV des experts sont plutôt bons. En revanche, les conditions exclusives et excluantes portent clairement sur les conflits d'intérêts avec les firmes.