Nous avons conduit une transition énergétique. Nous avons construit une unité de méthanisation en 2003, qui produit de l'électricité pour 900 foyers. Elle chauffe également douze maisons et une école intercommunale, dont elle a permis la construction. Ça a conforté le système agricole puisque notre élevage a pu se développer en étant fertilisé et autonome. On fait également du séchage en grange. C'est donc un projet global qui allie la transformation, la production de lait et d'énergie ainsi que la vente locale.
Pour autant, on n'a pas de visibilité sur l'avenir de l'électricité renouvelable. Aujourd'hui, je ne suis pas en mesure de dire à mes enfants s'ils pourront continuer au-delà de cinq à six ans. Ça tient au fait que l'électricité verte, injectée localement, flexible et stockable n'est pas valorisée dans le bouquet énergétique français. Dans le même temps, le gouvernement dit qu'il faut supprimer les chaudières à gaz, les voitures au fioul, développer les pompes à chaleur et les voitures électriques. On passe d'un usage fossile à un usage électrique.