Je suis très optimiste. L'évolution que l'on constate depuis un an dans le transport de voyageurs est quand même frappante. On n'avait jamais vécu cela. Les trains sont pleins, tout particulièrement les TGV.
Cela s'accompagne d'une prise de conscience non seulement par la collectivité, mais aussi par Gouvernement, de la nécessité d'aider le transport ferroviaire. Je ne vais pas revenir sur les efforts consentis par les régions en ce qui concerne les TER.
D'une certaine manière, le wagon isolé est au fret ferroviaire ce que le train de nuit est au transport de voyageurs. On a compris que le train de nuit ne pouvait pas être rentable. C'est mécanique : on vend un siège de TGV 4,5 fois par jour alors qu'une couchette, par définition, ne peut être vendue qu'une fois par nuit. Pour autant, c'est un produit que l'on a décidé de développer et pour lequel nous avons obtenu des subventions. Je ne vois pas pourquoi il n'en serait pas de même pour le wagon isolé. Le transport par train entier peut se développer naturellement, et même sans aide dans certains cas. Ce n'est pas le cas pour le wagon isolé ou ses avatars, comme le « multi-lots multi-clients » : il leur faut des aides.
Une prise de conscience est en cours et je suis convaincu qu'elle va croître, parce que la situation climatique ne va pas s'arranger. Le président Valence a rappelé que les aides étaient désormais connues jusqu'en 2030. Je pense qu'elles ne pourront qu'augmenter. Le fret ferroviaire a vraiment un avenir dans ce pays, quelle que soit la destination.
Des comparaisons avec l'Italie ont été faites lors de cette audition, mais pas avec la Suisse. Comme cette dernière, la France est un pays de transit. La Suisse a interdit le transit des poids lourds et a mis en place des autoroutes ferroviaires. Nous n'en sommes qu'au début, mais on ne devrait plus avoir un camion en transit sur nos routes dans quelques années. C'est une évidence et nous allons y arriver.