Je transmettrai vos mots à mes équipes, qui se dévouent sans compter, pour ne rien vous cacher. Il est rassurant d'être entouré de tels personnels et en particulier de travailler avec de jeunes agents, de 25 à 30 ans, qui témoignent d'un tel attachement à l'intérêt général et à l'intérêt collectif de grandes causes comme celle-là.
Ensuite, vous m'avez demandé qui étaient nos yeux sur place. Il s'agit là d'une excellente question. Tous les jours, nous nous interrogeons sur la fiabilité des informations que nous recevons et que nous croisons. Elles remontent, notamment, des agences des Nations Unies encore sur place. Philippe Lazzarini dispose d'équipes sur le terrain et il est déjà rentré à Gaza à deux reprises. À ce titre, je vous invite à réécouter son intervention en ouverture de la conférence du 9 novembre. Elle n'a duré que quelques minutes mais il a bien résumé la situation, dans des mots très simples.
Les informations nous parviennent également d'ONG comme Médecins sans frontières, Médecins du monde et Acted, première agence de solidarité internationale, mais aussi du réseau diplomatique et consulaire, qui a conservé des contacts sur place. Tous les Français qui souhaitaient être rapatriés l'ont été. Au-delà, nous disposons d'un réseau de Palestiniens proches de la France, avec lequel nous continuons d'entretenir des relations de confiance. En résumé, je pense que nous avons une vision assez juste de la situation sur place, même si je ne prétends pas avoir une vision complète.
Ensuite, faut-il encore croire à la solution à deux États ? Même si elle est extraordinairement difficile et si les événements récents ne la facilitent pas, je ne connais pas d'autre solution qui soit de nature à assurer la sécurité dans la durée en Israël et en Palestine. Nous sommes nombreux à essayer d'imaginer une autre solution mais personne n'y est encore parvenu. Pour apporter une note d'espoir, nous avons connu, dans l'histoire et dans d'autres pays du monde, des États qui se détestaient jusqu'au point de s'être entre-déchirés jusqu'aux tréfonds d'eux-mêmes et qui ont finalement trouvé le ressort pour passer par-delà leurs différences et bâtir des relations qui sont aujourd'hui parmi les plus solides et les plus fécondes. Vous voyez à quoi je fais référence. C'est ce que je souhaite à cette région du Levant.