La réponse à votre question est assez facile si nous regardons ce sujet d'une extrême complexité – que d'autres ont qualifié « d'Orient compliqué » – du strict point de vue du centre de crise. En effet, comme je vous le disais en introduction, je ne dirige pas un centre qui élabore la doctrine ou édicte des principes : je dirige une équipe très opérationnelle, dont les missions sont très précisément définies et qui s'attache à les remplir avec le maximum de rapidité et d'efficacité.
Les questions auxquelles le centre est chargé de répondre sont finalement assez simples. Comment agir pour mettre en sécurité le plus rapidement possible une communauté française menacée ? Comment faire pour apporter au plus près, au plus vite et au mieux une aide à une population dont les besoins humanitaires sont manifestes, dans tel ou tel secteur, dans telle ou telle « géographie », dans tel ou tel pays ?
Ensuite, je souhaite vous faire part de plusieurs remarques. Tout d'abord, vous faisiez allusion à une polémique naissante aujourd'hui, concernant une note rédigée par des ambassadeurs de France et qui aurait fuité dans la presse. En toute honnêteté, je n'ai pas lu cette note, puisque je n'en étais pas destinataire. Il me revient donc pas de la commenter, pas plus que l'article qui en a été tiré. Je laisse donc à ces ambassadeurs la responsabilité de leurs propos, sur le fond et sur la forme. Sur la méthode, il y a des sujets qui gagnent à ne pas être traités sur la place publique.
S'agissant de la ligne définie par nos autorités sur ce sujet en particulier, je vous réitère mes propos. Si nous voulons être efficaces et entendus, si nous voulons participer à la sortie de crise – parce qu'il faudra bien en sortir – et à la définition d'une solution « vivable », c'est-à-dire qui puisse satisfaire les légitimes attentes des deux parties, il faut précisément que nous tenions cette position équilibrée, in medio stat virtus. J'en mesure la difficulté car il s'agit de mon travail de tous les jours.