Il me semble que cette question pourrait, elle aussi, faire l'objet d'une question au Gouvernement mais je ne veux pas me défausser. Je pense que c'est précisément en tenant les deux bouts de la chaîne, avec la complexité que cela implique, que nous sommes audibles, sans verser vers une partie, ni vers une autre. En évoquant ce principe, je sais combien il est facile de l'énoncer mais difficile de le mettre en œuvre.
Je conçois que cela soit compliqué à entendre mais, ainsi que le président de la République et la ministre de l'Europe et des affaires étrangères l'ont indiqué, il faut à la fois reconnaître le droit – et même l'obligation vis-à-vis de sa population – d'Israël à se défendre et, simultanément, œuvrer pour le respect du droit international humanitaire. Ensuite, quand nous rentrons dans les détails, nous sommes confrontés à des questions redoutables, qui tiennent à la protection des civils et des personnels humanitaires, ainsi qu'à l'accès qui doit être garanti à ces populations.
Mais le métier des diplomates consiste précisément à essayer de faire vivre ensemble les injonctions contradictoires – encore une fois en ne versant ni d'un côté, ni de l'autre, en évitant la caricature et de céder à la part d'émotion qui bien évidemment nous saisit lorsqu'on voit ce qui se passe. C'est ainsi que la France pourra non seulement faire entendre sa voix mais également être au petit nombre des nations qui pourront éclairer sur ce chemin et trouver cette solution que nous espérons tous depuis très longtemps déjà.