Monsieur le directeur, vous avez mentionné les trois piliers de l'approche française vis-à-vis de la situation israélo-palestinienne : un pilier sécuritaire, un pilier humanitaire et un pilier politique. Il est vrai que pendant longtemps, une position d'équilibre a caractérisé la diplomatie française au Moyen-Orient. Mais depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, le curseur s'est déplacé du côté israélien.
À la suite du drame du 7 octobre, Emmanuel Macron a mis en avant le soutien de la France à Israël et son droit à se défendre. Désormais, il est rattrapé par la réalité des massacres perpétrés par Israël à l'encontre des Gazaouis et par le poids de l'opinion publique. Il a exhorté Israël à ne pas tuer d'innocents et l'a appelé à un cessez-le-feu. Mais Benyamin Netanyahu et son ministre de la défense lui ont tapé sur les doigts, le contraignant à réitérer son soutien à Israël.
Monsieur le directeur, comment la voix de la France peut-elle être audible dans ces conditions ? Cela ne fragilise-t-il pas le pilier politique que vous évoquiez ?