Je vais malgré tout vous donner un élément de réponse. Il me semble que le président de la République a indiqué que cet hommage serait organisé quand le bilan serait définitif. En effet, il est à craindre que le bilan des victimes soit finalement supérieur au chiffre de quarante, qui est actuellement déploré.
S'agissant du rapatriement de ces victimes, un grand nombre d'entre elles étaient installées depuis longtemps en Israël. Il en va de même pour les familles de nos disparus : sur les huit personnes disparues, sept d'entre elles sont en totalité installées en Israël. Notre consulat général à Tel-Aviv et notre ambassade accompagnent ces familles. Le CDCS est en contact avec une autre de ces familles, qui est installée dans le Sud de la France. Au-delà, cette question viendra en son temps et nous y serons naturellement attentifs.
Vous m'avez également interrogé sur les caractéristiques de cette crise. Je ne peux vous répondre de manière exhaustive mais je vois trois caractéristiques assez singulières. La première concerne l'intensité et la vitesse à laquelle la crise est montée en puissance : celle-ci est marquée par un pouvoir de conflagration très particulier, qui la rend aussi inquiétante. Deuxièmement, si toutes les crises sont complexes, celle-ci atteint un niveau de complexité majeur, compte tenu de son environnement régional et de la capacité de contagion à sa périphérie, qui est quand même très important. Enfin, la troisième caractéristique concerne la durée de cette crise dans laquelle, je le crains, nous sommes en train de nous installer. Il y a peu de chance que celle-ci soit réglée dans les quinze jours, voire dans les six mois à venir. De fait, elle existait depuis des décennies et nous avions peut-être eu tendance à en minorer l'importance. Aujourd'hui, elle revient de manière très brutale, très violente, mais aussi très traumatisante. Ces trois caractéristiques donnent une idée des difficultés auxquelles nous sommes confrontés.