L'ensemble de cette aide est envoyé à El-Arich en Égypte, située à quarante-cinq minutes de voiture du point de passage de Rafah. El-Arich est à la fois une base aérienne militaire et un port. Les Égyptiens demandent que l'ensemble du fret humanitaire arrive par cette ville. Nous avons décidé de remettre notre aide humanitaire au Croissant-Rouge égyptien, qui la transmet ensuite au Croissant-Rouge palestinien. En effet, le Croissant-Rouge dispose d'accès et d'une possibilité de passage par Rafah qu'aucun autre pays n'a à l'heure actuelle. Le nombre de camions qui passent par Rafah varie d'un jour à l'autre, mais il est stabilisé à moins de cent camions par jour, environ, là où les agences onusiennes estiment qu'il en faudrait entre quatre-cents et cinq-cents. Vous constatez donc le gap qui existe et qui doit être comblé pour répondre véritablement au défi humanitaire auquel nous faisons face.
En guise de conclusion, je souhaite évoquer ce que nous envisageons de faire pour la suite. Lors de la conférence humanitaire du 9 novembre, il était intéressant d'entendre de multiples initiatives émanant des nombreux pays présents, puisqu'une soixantaine de délégations étaient réunies à l'Élysée. Parmi elles, je peux citer le corridor maritime humanitaire chypriote, l'envoi sur zone de navires par les Pays-Bas et l'Italie, le renforcement du soutien de la Jordanie à son hôpital de Gaza – d'ailleurs avec le soutien français –, l'accueil de mineurs blessés par les Émirats arabes unis. Nous sentons donc cet élan, qu'il faudra poursuivre. À titre bilatéral, nous devrons continuer, voire augmenter, l'aide que nous avons d'ores et déjà apportée. En outre, il faudra évidemment travailler avec l'ensemble de ces partenaires, à commencer par les partenaires européens.
Nous orientons nos efforts vers deux grands secteurs. Il s'agit en premier lieu de la poursuite des acheminements de fret humanitaire vers les différentes zones qui ont été identifiées. Elle peut s'effectuer de différentes manières : par voie aérienne, par voie maritime, à titre bilatéral ou en nous insérant dans des initiatives multilatérales, afin de répondre aux nombreux besoins qui se manifesteront au fur et à mesure que la crise évoluera. Ensuite, nous allons concentrer notre aide. Cette instruction nous a été donnée par le président de la République, afin que la France devienne nation-cadre, pour le secteur sanitaire en particulier.
L'action porte ici sur la fourniture de matériels, le financement d'un certain nombre d'hôpitaux, comme nous l'avons fait avec la Jordanie ou nous pourrions le faire avec l'Égypte. Il s'agit aussi de déployer des capacités médicales de différentes manières. Vous avez entendu parler, notamment, des porte-hélicoptères auxquels vous faisiez référence, monsieur le président ; mais nous regardons aussi comment nous pourrions agir pour soigner des blessés qui sont aujourd'hui hospitalisés à Gaza, dans les conditions difficiles que nous connaissons. Ces éléments ne sont pas exclusifs d'autres projets que nous pourrons soutenir mais tels sont ceux que je voulais vous transmettre aujourd'hui.