Tous ne l'étaient pas mais il n'y avait plus suffisamment de vols commerciaux pour répondre à la demande.
Je veux saluer devant vous l'ensemble de nos collègues qui se mobilisent pour organiser le dispositif d'accueil aux aéroports, qu'il s'agisse de la préfecture déléguée à la sécurité et la sûreté des plates-formes aéroportuaires, de la Croix-Rouge, du service d'aide médicale urgente (SAMU) ou de l'association France Horizon, qui assure des soutiens médico-psychologiques sur le moment, mais aussi parfois sur le long terme. Cette même association organise avec nous des hébergements d'urgence pour ceux qui arrivent à Paris.
Ensuite, s'agissant de Gaza, nous déplorons la mort de deux enfants, dont vous avez certainement entendu parler. Notre assistance consulaire a consisté dans un premier temps à essayer de recenser nos ressortissants, leurs ayants-droit, nos employés et leurs familles. Nous avons isolé les cinquante-quatre ressortissants dotés de la nationalité française, puis nous sommes arrivés au chiffre de deux-cent soixante-sept, en ajoutant leurs ayants-droit mais aussi les employés de l'Institut français et leurs familles.
Il a fallu les rassembler au plus près du point de sortie de Rafah et donc les faire se déplacer du Nord de la bande de Gaza vers le Sud. Notre consulat général à Jérusalem a réalisé un travail absolument remarquable de contact au quotidien, quand les communications le permettaient, avec chacune de ces familles, jusqu'au moment où le passage a été possible. Il s'est effectué en plusieurs temps et ces familles ont été transportées par bus au Caire où elles ont été hébergées à l'hôtel. Elles ont été ensuite rapatriées en soixante-deux heures. Au total, cent dix-sept ressortissants français ou agents de droit local ont ainsi pu sortir de Gaza. Aujourd'hui, quarante-neuf Français et vingt-trois membres de leur famille, sept de nos agents de droit local et trente-trois membres de leurs familles sont en France ; ils sont arrivés en deux groupes successifs, les 5 et 10 novembre. Le dispositif était identique à celui mis en place pour nos ressortissants en Israël.
S'agissant de l'aide humanitaire, le contexte a été décrit dans des termes très justes, très préoccupants et très émouvants par le commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Philippe Lazzarini, lors de l'ouverture de la conférence internationale humanitaire du 9 novembre. Celui-ci nous a dit à quel point la situation sur place était dramatique, a souligné le manque de fuel, d'eau et de produits alimentaires de base. Il nous a indiqué que les hôpitaux étaient débordés, au point que la plupart d'entre eux ne fonctionnent plus aujourd'hui. Il a mentionné la surpopulation dans les abris et les quartiers rasés. Cela donne une idée de l'ampleur des besoins aujourd'hui constatés et qui le seront certainement a fortiori plus encore dans les jours à venir.
Cette conférence, organisée en très peu de temps, a permis de procéder à un certain nombre d'annonces financières importantes. Au total, le montant de 1 milliard d'euros a été annoncé et doit être mis en regard des besoins identifiés par le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, qui le chiffrait, à date, à 1,2 milliard de dollars. Le soutien humanitaire de la France aux populations palestiniennes est porté à 100 millions d'euros. L'aide à la Palestine ne date pas de cette crise : sur l'année 2023, avant la survenue de cette dernière, la France consacrait 82 millions d'euros aux Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem, cette enveloppe se divisant pour moitié entre l'aide humanitaire et l'aide au développement.
L'aide humanitaire transite par deux consortiums présents respectivement en Cisjordanie et à Gaza et qui rassemblent la totalité des grandes ONG spécialisées dans l'urgence humanitaire. Après le 7 octobre, se sont ajoutés 20 millions d'euros annoncés en deux temps, les 16 et 21 octobre. En outre, 80 millions d'euros supplémentaires ont été annoncés par le président de la République, au moment de la conférence humanitaire du 9 novembre.
Ces 100 millions d'euros se décomposent de la manière suivante : 77 millions d'euros via les agences des Nations Unies, dont 54 millions d'euros pour l'UNRWA ; 7 millions d'euros via le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ; et 17 millions d'euros pour les ONG françaises internationales partenaires, c'est-à-dire celles qui sont d'ores et déjà présentes dans la bande de Gaza.
Les sommes adressées via l'UNRWA et le CICR concernent essentiellement les besoins de base, c'est-à-dire l'alimentation, l'eau, la nourriture, les abris, la santé, la protection, en particulier des femmes et des enfants. Celles qui sont orientées vers les ONG portent également sur les services mais aussi sur le pré-positionnement d'un certain nombre de stocks, notamment avec des kits d'hygiène et des tentes. En effet, la météo commence à devenir mauvaise et ces tentes seront fort nécessaires dans les jours et les semaines à venir.
La deuxième grande action menée par le centre de crise est liée à l'envoi de fret humanitaire sur place. À ce jour, nous avons envoyé plus d'une centaine de tonnes de fret. Cinquante-quatre tonnes ont été envoyées dans un premier temps par trois avions mobilisés par le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) des armées françaises. Il s'agissait, essentiellement, d'équipements médicaux, de médicaments, de suppléments nutritionnels, de générateurs et de lampes solaires. Un vol supplémentaire de trente-trois tonnes de dons de l'entreprise Nutriset s'y est ajouté. Il est passé par le pont aérien de l'Union européenne.