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Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du lundi 10 octobre 2022 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2023 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Monsieur le ministre, ce n'est vraiment pas de gaieté de cœur que nous prêchons dans le désert en vous alertant, budget après budget, sur la dérive de nos comptes publics et le montant faramineux de notre dette. Dans l'opposition, nous n'avons pas attendu ce week-end pour tirer la sonnette d'alarme.

Le problème c'est que la France est dans une situation de surendettement chronique.

Le problème, c'est que la réduction de notre dette est repoussée à 2027, autant dire aux calendes grecques, alors que la remontée spectaculaire des taux d'intérêt rend notre désendettement impératif.

Le problème, c'est que la France paie ses fonctionnaires en s'endettant.

Le problème, c'est que la charge de la dette, c'est-à-dire son coût annuel, risque de doubler et pourrait approcher les 100 milliards d'euros à l'horizon 2027.

Le problème, c'est que ce budget pour 2023 ne propose, pour toute économie, que des pistes très hypothétiques.

Le problème, c'est que cette dette abyssale, qui pèse sur nos enfants et nos petits-enfants, nous rend terriblement vulnérables et pourrait menacer la pérennité de notre modèle social si nous ne faisons rien !

C'est la raison pour laquelle les députés Les Républicains vous proposent, dans un esprit de responsabilité, des mesures d'économie. En premier lieu, nous réclamons un grand plan de sobriété bureaucratique combinant débureaucratisation, simplification administrative, suppression des organismes doublons, réduction du nombre d'opérateurs de l'État et allégement de la masse salariale des administrations centrales. Le Gouvernement ne peut pas faire l'impasse sur une vraie réforme de l'État et une réorganisation de son administration. L'objectif est de mettre fin aux procédures complexes, aux nombreuses normes et aux contraintes multiples qui entravent l'économie et se chiffrent en milliards.

Le Président de la République, Emmanuel Macron, parlait lui-même de la France, en février 2021, comme « d'un État bedonnant et malvoyant », tandis que Jean Castex, alors Premier ministre, évoquait « le règne de l'impuissance publique » quand les lois et décrets « se perdent dans des méandres sinueux et opaques ».

Notre groupe les prend au mot et demande 20 milliards d'euros d'économies d'ici 2025 dans la sphère administrative française – soit près de 7 milliards par an –, puis 10 milliards supplémentaires entre 2026 et 2027. Nous détaillerons dans nos amendements les mesures à prendre pour y parvenir.

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