Madame Darrieussecq, c'est tout sauf du misérabilisme ! Nous voulons, au contraire, dire combien il faut être fier d'exercer ces métiers, combien ils sont utiles. Ce sont les auxiliaires de vie, les aides-soignantes, les assistantes maternelles, les accompagnantes d'enfants en situation de handicap qui tiennent notre pays debout ! Mais comment font-elles ? Ce n'est pas être misérabiliste que de décrire la réalité de leurs conditions de travail.
Il n'est pas vrai que la visite des domiciles est systématique. Si tel est le cas, pourquoi ne pas inscrire dans la loi qu'elle est obligatoire ?
Quant au congé de deuil, que nous disent les auxiliaires de vie ? « J'ai dû poser des congés pour pouvoir me rendre à l'enterrement, ce qui a été très apprécié par la famille » – évidemment ! Mais l'enjeu n'est pas uniquement professionnel : il est normal qu'un lien affectif se développe lorsqu'on s'occupe d'une personne âgée pendant des années, parfois une décennie. Du reste, 11 % des appels reçus par la plateforme Pros-Consulte, qui s'adresse aux auxiliaires de vie, concernent un deuil douloureux dans lequel elles n'ont pas été accompagnées, comme si c'était un truc professionnel, alors qu'elles ont ressenti une véritable douleur.
Nous proposons donc – et ce serait une mesure humaine, presque humanitaire – que lorsqu'une personne suivie par une auxiliaire de vie sociale décède, cette dernière ait la possibilité d'assister à l'enterrement sur son temps de travail.