Les mesures d'aménagement proposées – qui, pour beaucoup d'entre elles, relèvent du bricolage – ont déjà été expérimentées et appliquées par de nombreuses associations. En l'espèce, il s'agit d'organiser, avant la prise en charge du patient, une visite de son domicile. Pourquoi ? Parce qu'une telle visite permettra de vérifier que la gazinière n'est pas trop près du lit et ne risque pas de provoquer un incendie, que les marches ne présentent pas de danger particulier, que la douche est adaptée, que le chien de la personne âgée ne risque pas de mordre…
Non seulement le taux d'accidents du travail est supérieur dans le métier d'auxiliaire de vie à ce qu'il est dans les métiers du bâtiment, mais la situation empire : le taux de sinistralité – pour employer un terme technique – était ainsi nettement supérieur en 2019 à ce qu'il était en 2013. On régresse, dans cette profession !
Madame la ministre, nous ne mettons pas en doute votre bonne volonté, depuis le temps que vous êtes là, mais vous devez nous dire quels chemins vous entendez emprunter pour que les gens qui exercent ces métiers aillent mieux, et non moins bien. Car à quoi bon recruter si on ne fait que remplir le tonneau des Danaïdes ? Le turnover est considérable dans ce secteur, et ce, en raison d'abord de trop nombreux accidents du travail.
Cette proposition d'organiser une visite du domicile du patient – qu'un ergonome effectue en deux heures – est une micromesure !