Permettez-moi d'évoquer l'esprit de cette série d'amendements : nous ne souhaitons pas des millions ni des centaines de millions, mais des milliards d'euros, pour que les départements puissent véritablement améliorer les conditions d'exercice du métier d'auxiliaire de vie. Le biais qui nous est laissé consiste à conditionner cette aide aux départements de 100 millions ; nous l'utilisons, même si nous avons bien conscience qu'il ne s'agit pas du moyen idéal.
Quelle devrait être la priorité des pouvoirs publics ? L'organisation du secteur de l'aide à domicile et la garantie des statuts et des revenus pour les auxiliaires de vie. Cela bénéficierait à la santé des salariés, aux personnes âgées, qui pourraient alors bien vieillir à domicile, et à la société tout entière, parce que le personnel manque. Toute la presse régionale en parle : « Services à la personne dans la Vienne : de la difficulté à recruter », « Aide à domicile, le métier le plus en tension en Bretagne ; comment éviter la crise », « La Gironde fait face à une pénurie d'aides à domicile : "c'est un beau métier, mais ce n'est pas facile" ». D'après une responsable du secteur, 78 % des associations manquent de personnel.
Quelle est la première condition à remplir pour être bien dans son métier ? Avoir reçu une formation et exercer un métier reconnu et valorisé. Après sept années d'exercice, 40 % des auxiliaires de vie n'ont pas reçu de formation. Vendredi dernier, j'ai reçu dans ma permanence quatre auxiliaires de vie : une seule avait suivi une formation d'auxiliaire de vie, alors même qu'on leur demande d'effectuer des tâches de plus en plus complexes, s'apparentant parfois à celles des aides-soignantes, voire des infirmières – de la toilette et parfois, du soin.
Il faut donc avant tout une formation. C'est la première chose à faire – la Défenseure des droits le dit elle aussi.
Pour ma part, je souhaite que ce métier reste ouvert, que toutes les personnes qui le souhaitent puissent exercer la profession d'aide à domicile et d'auxiliaire de vie. En revanche, une formation obligatoire doit être dispensée aux auxiliaires de vie et aux aides à domicile, au cours de leur première année d'exercice.