Madame Panosyan-Bouvet, vous posez la question au bon endroit : dans ce métier, plus que le salaire horaire, l'organisation des horaires est l'enjeu central. Cependant, je ne vous suis plus lorsque vous proposez du bidouillage.
Je le répète à nouveau – la pédagogie est affaire de répétition, même à l'endroit du Gouvernement : nous souhaitons une organisation du travail en tournée. Une équipe travaillerait de sept heures à quatorze heures et une autre, de quatorze heures à vingt et une heures, de manière que les auxiliaires de vie sociale (AVS) puissent organiser leurs journées.
Madame la ministre, vous dites qu'il faut repenser la tarification dans l'intervalle. M. Guedj vous l'a demandé : combien de temps dure cet intervalle ? Depuis la crise du covid – au moins –, le Président de la République a promis aux auxiliaires de vie sociale la reconnaissance et l'amélioration de leur rémunération. Cela fait déjà bien longtemps que nous sommes coincés dans cet intervalle !
Vous annoncez que la véritable réponse interviendra avec l'article 8 ; ne nous vendez pas un joli paquet-cadeau qui se révélera entièrement vide ! Nous serions déçus. L'article 8 prévoit la possibilité de mener une expérimentation ; cela ne va pas franchement dans le sens d'une véritable réorganisation du temps de travail en tournée !
Il est impératif d'organiser les horaires. En effet, lorsqu'on demande pourquoi il y a tant de turnover dans la branche et pourquoi des auxiliaires de vie quittent leur emploi, un quart des réponses – 23 % – incriminent l'organisation du travail et les horaires ; 15 %, le temps partiel subi. Ces deux réponses représentent à elles seules 38 %, presque autant que celles évoquant les rémunérations insuffisantes – 35 % –, qui sont avant tout liées à un temps de travail insuffisant.