Ces amendements de Mme Goulet sont intéressants, mais je ne comprends pas les raisons de cette méfiance à l'égard des départements. Dès lors que nous leur avons confié la gestion du vieillissement de la population et des auxiliaires de vie, je ne vois pas pourquoi nous passerions outre cet échelon – même si, pour ma part, je suis pour que le financement des associations par l'État soit beaucoup plus direct dans tous les domaines, et pas uniquement en ce qui concerne cette aide à la mobilité.
Mais vous ne pouvez pas parler de l'avancée – ou du signal, très fort selon vous – que constitueraient ces 100 millions : ils seront répartis entre 500 000 auxiliaires de vie, équivalant donc à 200 euros pour chacune d'entre elles, soit environ 16 euros par mois !
Voilà ce que vous proposez : 16 euros par mois ! Quel fossé entre ce que vous mettez sur la table et ce qu'il faudrait – des milliards – pour permettre aux Français de bien vieillir à leur domicile et pour structurer ce métier ! Pour les pauvres, on parle toujours en millions alors que, pour les riches, on débloque des milliards !
Mais, là, ce sont des milliards qu'il faut ! Vous l'avez évoqué dans les médias – et nous sommes d'accord sur ce point –, le défi démographique est devant nous : plus de 20 millions de Français auront plus de 60 ans en 2030. Ce défi est gigantesque ; pourtant, vous demandez aux départements, aux associations et aux auxiliaires de vie de l'affronter avec des miettes !
Si nous voulons créer un véritable service public du bien vieillir à domicile, nous devons y consacrer les moyens nécessaires. Bien sûr, si vous accordez quelques euros de plus aux auxiliaires de vie, je les prends, mais il n'y a pas là de véritable avancée – simplement des miettes. Je prends ces miettes, ce petit bout de caddie, mais ne nous faites pas croire qu'il s'agit du gâteau tout entier, ni même d'une part !