« Le but est de vendre du temps de garde, pas de garder les enfants. » C'est le terrible témoignage de Frédéric Groux, psychologue pour nos tout-petits, qui dénonce les dérives des crèches privées, dans l'enquête Le Prix du berceau. Or le recours à ces crèches ne cesse de croître – le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge estime qu'il faudra 200 000 places supplémentaires en 2027.
Sans le savoir, les parents confient leurs enfants à des structures qui ont pour seule boussole le profit – si vous ne comprenez pas ce mot : le pognon, la thune, le fric, le blé, le flouze, l'oseille, bref, la maille. Une directrice de crèche témoigne dans cette même enquête : « À la fin, bêtement, je voyais des dollars au-dessus de la tête des enfants. » Résultat : au nom de la recherche du profit, les enfants subissent violences, maltraitance, privations. Les coûts doivent être optimisés même si les décisions qui en résultent vont à rebours de l'intérêt des enfants.
Parce que je ne me résous pas à vivre dans un pays qui délaisse ses enfants comme ses aînés, je soutiens pleinement l'initiative de mon collègue insoumis. Si sa proposition de résolution n'était pas adoptée, quelles seraient les propositions du Gouvernement pour mettre fin à ces dérives ? La création d'un véritable service public de la petite enfance, doté de vrais moyens et de compétences, comme le propose notre groupe ?