Certains, dans les rangs du Gouvernement et de la minorité présidentielle, chercheront sans doute à remettre en cause mes propos en affirmant que ce projet de loi de programmation des finances publiques n'est pas austéritaire puisqu'il prévoit une très légère augmentation des dépenses publiques sur la période concernée. Cela est faux ! Tout d'abord, les hypothèses macroéconomiques sur lesquelles s'appuie le Gouvernement sont totalement fantaisistes : dans son avis du 21 septembre dernier sur le projet de budget, le Haut Conseil des finances publiques juge que la prévision de croissance du Gouvernement, de 1 %, est « supérieure à celle de la majorité des prévisionnistes », et la Banque de France considère, elle, que la croissance s'établira entre 0,8 % et – 0,5 %. Bref, il n'y aura pas de croissance du PIB l'année prochaine et rien n'indique qu'il y en aura dans les années qui suivront pour permettre à notre pays de faire face aux crises qu'il traverse. De même, les hypothèses d'inflation sont hautement discutables, ce qui aura des conséquences sur la trajectoire budgétaire du pays.
Dans ces conditions, comment le Président de la République compte-t-il remplir sa promesse d'un retour aux 3 % de déficit en 2027 ? Sans croissance, il n'existe pas cinquante solutions pour faire reculer le déficit public : il faut soit augmenter les recettes de l'État, soit en diminuer les dépenses. Par pure idéologie, le Président de la République et son gouvernement ne veulent pas entendre parler de la première option : augmenter les recettes,…