Notre commission se penche ce matin sur la mission budgétaire relative à l'enseignement scolaire. Nous allons donc évoquer les moyens dévolus à l'école et, plus particulièrement, à la valorisation de nos enseignants. Au préalable, je souhaite faire part de notre soutien affectueux à la communauté éducative durement éprouvée par le terrorisme islamiste. Il n'est pas vain d'évoquer ici la mémoire de Dominique Bernard et de Samuel Paty, qui nous rappelle le sens de notre combat pour la République, pour la laïcité et pour l'école qui en constitue l'apprentissage.
L'histoire du budget de notre école, c'est l'histoire d'une promesse tenue. Les chiffres que vous avez sous les yeux le montrent, la promesse du Président de la République est plus que visible. L'école n'est pas qu'une question d'argent, mais il faut reconnaître que l'argent a longtemps été une question pour l'école. Avec une augmentation historique de 3,9 milliards d'euros en 2024, le budget consacré à l'éducation atteindra 63,6 milliards d'euros hors pensions. Les actes rejoignent les mots, les grands moyens traduisent les grandes ambitions. Cette augmentation du budget de l'école est inédite. Depuis six ans, les seuls crédits de la mission Enseignement scolaire ont augmenté de 14 milliards d'euros, soit 30 % de hausse, ce qui représente le triple de l'inflation cumulée sur la période. Cette augmentation n'a donc rien de temporaire ni d'opportuniste. Au service de quel projet ces moyens inédits sont-ils mobilisés ? Quelle école voulons-nous ? Le projet que portent le Président de la République et le ministre de l'Éducation nationale tient en trois points : une école de l'excellence, une école de la confiance et une école de la bientraitance.
Une école de l'excellence, parce que nous assumons avec ce budget le souhait de voir les élèves réussir, les professeurs s'épanouir et les parents se réjouir du succès de leurs enfants. Les programmes budgétaires de la mission Enseignement scolaire traduisent cette volonté de tourner le dos à la logique du nivellement par le bas. L'école de l'excellence, ce n'est pas l'école de l'élitisme, c'est l'école qui permet à chacun de devenir meilleur, à l'élève moyen d'atteindre un bon niveau et de sans cesse viser plus haut. C'est donc un retour au bon sens, à l'enseignement intensif des savoirs fondamentaux, dans un climat d'autorité et de tranquillité favorisant les apprentissages. C'est assurer l'égalité des chances partout sur le territoire national. Le dédoublement des classes dans les zones d'éducation prioritaire et la limitation des effectifs par classe continuent de trouver des traductions concrètes dans ce budget. Le dispositif Cités éducatives en zone urbaine et le dispositif Territoires éducatifs ruraux (TER), qui monte en puissance, mobilisent tous les acteurs capables de faire réussir nos jeunes et de leur ouvrir les portes d'un avenir choisi. Je veux rappeler ici les moyens inédits déployés pour revaloriser nos lycées professionnels, et le soutien apporté à nos lycées agricoles qui préparent la nouvelle génération au défi de la souveraineté alimentaire.
Une école de la confiance, ensuite. Cette confiance qui doit être nouée avec nos enseignants, clés de voûte de notre école. Cette confiance, nous la leur témoignons de façon très directe, sonnante et trébuchante. La revalorisation qui a débuté à la rentrée est pérennisée en 2024. Elle représente plus de la moitié de l'augmentation des crédits de la mission enseignement scolaire. Au total, 1,9 milliard d'euros sont consacrés à la revalorisation sans condition de tous les enseignants. Pour un enseignant en début de carrière, le revenu plancher se situe désormais à 2 100 euros nets, et à 2 466 euros nets dans les établissements en réseau d'éducation prioritaire. Ce rattrapage, parce qu'il s'agit bien de cela, est le fruit d'une volonté politique et d'un consensus partagé en ces lieux, je crois, et dans toute la société française. Cette logique de confiance se concrétise également dans le Pacte que le ministère de l'Éducation nationale propose au corps enseignant. Ce Pacte enseignant comprend la reconnaissance de missions d'accompagnement et de montage de projets, et bien sûr le remplacement « au pied levé » de collègues absents, qui permet d'atténuer le fléau des heures de cours perdues. La conclusion de ce Pacte est une dimension essentielle pour élever le niveau de rémunération des enseignants, mais aussi pour élever le niveau global de l'école.
Une école de la bientraitance, enfin. L'école inclusive pour les élèves en situation de handicap a connu un saut quantitatif important. Chacun reconnaît aujourd'hui qu'il lui faut désormais réussir un saut qualitatif, car l'inclusion des situations de handicap à l'école pose encore des difficultés qu'il est possible de surmonter. Les crédits de la mission actent l'évolution statutaire et salariale des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Les embauches d'AESH vont se poursuive à hauteur de 4 800 personnels, et je salue le souhait du Gouvernement de trouver des solutions pour anticiper les difficultés en amont, par des diagnostics et des attributions de matériel adapté. La bientraitance, c'est aussi mieux considérer notre médecine scolaire. Vous connaissez mon engagement sur ce sujet. Je sais que tous les groupes politiques portent des propositions sur ces questions, et je vous proposerai de reprendre l'amendement voté en commission des affaires culturelles et de l'éducation qui permet de revaloriser nos médecins scolaires. Mais je vous proposerai aussi d'aller plus loin en soutenant les infirmières scolaires, souvent en première ligne face aux difficultés physiques et psychologiques de nos enfants. Enfin, nous aurons l'occasion, lors de l'examen des amendements, de débattre plus largement des enjeux liés au climat scolaire et, bien sûr, de la lutte implacable que nous devons mener contre le harcèlement à l'école. Nous évoquerons également les enjeux d'orientation, de formation, d'ouverture au monde, autant de sujets qui font que l'école doit non seulement être un tremplin dans la vie, mais aussi un lieu dont on doit garder, au-delà d'un solide bagage éducatif, de beaux et de bons souvenirs. Les crédits de la mission Enseignement scolaire sont donc à la hauteur de ce que nous devons à nos enseignants, à nos enfants et à leurs parents.