C'est une piste à explorer.
Lorsqu'on a choisi le bio, on fait difficilement machine arrière. Ce qui n'est pas vendu en bio dans l'exemple cité par Stéphane Héraud, ce n'est qu'une partie de la production. En réalité, on ne peut pas modifier son choix d'une année sur l'autre. En revanche, on pourrait cultiver davantage de bio en limitant les risques si des exploitations mixtes – bio et non bio – étaient autorisées. Nous le demandons depuis des années. Le système actuel est complètement hypocrite : on peut classer sa production de vin blanc en bio si on cultive des cépages blancs en bio et des rouges en conventionnel, mais on ne peut pas avoir des parcelles travaillées en bio et d'autres non. Du coup, au grand bonheur des experts-comptables et des notaires, des exploitations se divisent en deux sociétés, une structure 100 % bio et une structure 100 % conventionnelle. Si la mixité était acceptée, davantage d'entreprises viticoles pourraient assumer 20 à 30 % de bio, en se soumettant à tous les contrôles nécessaires.
Des jeunes qui se sont engagés récemment en bio et ont voulu passer toute leur production en bio, ce qui revient à une prise de risque maximale, ont tout perdu ! Pour peu qu'ils aient connu les années précédentes une économie morose et des aléas climatiques, ils sont nus, si vous me passez l'expression.