Pour ma part, je souhaiterais revenir sur un point. En tant que journaliste, je relate des propos ; je ne formule pas des recommandations. Je vois ce qui se passe et à quel point la parole peut être contenue. À partir du moment où les référents qui sont là pour recueillir la parole font partie d'un club ou d'une fédération, il est tout de même très difficile d'aller les voir pour dénoncer les agissements d'un entraîneur phare, par exemple.
En l'occurrence, une jeune fille est allée voir un référent en disant que son entraîneur l'avait agressée. Une commission de discipline s'est réunie entre soi. La jeune fille était seule face au corps des dirigeants et des entraîneurs. À la sortie de cette commission, l'une de ses amies lui a conseillé de téléphoner à une avocate spécialiste des violences dans le sport. Le dossier a pu avancer grâce à cette personne extérieure. L'avocate m'a dit à quel point ça avait fait du bien à cette jeune fille de parler à quelqu'un d'extérieur. Ça lui a enfin permis de dire les choses. Il est donc problématique que ça reste dans un cercle fermé.