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Intervention de Patrick Karam

Réunion du jeudi 12 octobre 2023 à 14h00
Commission d'enquête relative à l'identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif ayant délégation de service public

Patrick Karam, vice-président du Conseil régional d'Île-de-France, co-auteur de Le Livre noir du sport : violences sexuelles, homophobie, paris truqués, racisme, radicalisation… Tout ce qu'on ne dit jamais :

Je vais répéter ce que j'ai déjà dit publiquement. La réponse est non. D'ailleurs, c'est un vrai problème. Les fédérations ont peur. Certaines se sont exprimées sous couvert d'anonymat dans Le Monde et ont affirmé que ça ne fonctionnait pas, qu'il y avait des orientations d'un côté et des orientations de l'autre et que c'était un vrai casse-tête !

En ce qui concerne le haut niveau, il y a un homme qui est sanctuarisé en France. Le Président de la République nous a vendu Claude Onesta comme étant l'homme qui allait nous faire gagner des médailles. Il faut compter dix ans pour construire une génération. En l'occurrence, l'État n'a pas fait le nécessaire. Qui a-t-on appelé pour recadrer les choses après la contre-performance en athlétisme ? On a appelé le président de la fédération d'athlétisme et non Claude Onesta.

Le dialogue sur le haut niveau est extrêmement complexe. Ce n'est pas parce qu'un homme a brillé en tant qu'entraîneur de handball qu'il sait pour autant répondre à toutes les questions. Chaque situation a des spécificités. Il est hallucinant de penser qu'un seul homme peut tout résoudre ! Les réponses se trouvent au sein des fédérations. Il faut leur donner les moyens de faire les choses. Or, ce n'est pas ce qui a été fait.

Les CTS sont des agents de l'État. Il y a eu une volonté de les transférer ces dernières années. Ils sont détachés par l'État et ont un statut de fonctionnaire. Aujourd'hui, tout le monde a compris que les CTS ne seront peut-être plus sous la responsabilité hiérarchique de l'État après les Jeux olympiques. Comment contrôlera-t-on alors la mise en œuvre des politiques publiques ? Ils sont les yeux et les oreilles de l'État au sein des fédérations et doivent le rester.

Qui est en première ligne face aux problèmes de violence, si ce n'est les CTS ? Il ne faut pas dire que ça n'a pas marché mais il faut mieux les utiliser. Ce système date des années 1960, après la contre-performance des Jeux olympiques de Rome. Ça a conduit la France à devenir quatrième ou cinquième nation au monde. Le système des CTS fonctionne. Aujourd'hui, on va les fragiliser et les déstabiliser. En plus, l'État va se priver de moyens de surveillance, de contrôle et d'action au sein des fédérations.

Il y a effectivement des choses à améliorer dans ce statut. Pour autant, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain ! Je peux vous garantir que les fédérations qui s'en ouvrent auprès de moi sont extrêmement critiques, tant sur l'ANS que sur le rôle de Claude Onesta. Quelle que soit la qualité de l'homme, je considère que c'est aujourd'hui une faillite dont il convient de tirer les conséquences.

La ministre m'a dit que la situation serait évaluée après les Jeux olympiques. Je ne voudrais pas qu'on se retrouve dans une situation où il n'y aurait plus de ministère des sports, plus de contrôles etc. En Île-de-France, nombre de mes collègues portent le secteur du sport. Si on n'a plus de ministère des sports parce qu'on a transféré tout ça à l'ANS, le bateau sera ivre ! Il suffit de demander aux maires ce qu'ils en pensent et vous aurez la réponse.

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