C'est un sujet assez complexe. Aujourd'hui, l'honorabilité des entraîneurs professionnels est systématiquement interrogée chaque année. C'est la même chose en ce qui concerne les bénévoles. Ça constitue une véritable progression. Il a fallu mettre en concordance les fichiers de l'État et ceux des fédérations. Un vrai travail a commencé en la matière. On ne peut pas dire qu'il n'y a rien et qu'on ne peut rien y faire. Ce serait faux. Il y a encore des violences et nous évoquerons tout à l'heure d'autres outils qui pourraient être mis en place. Un progrès considérable a été réalisé, notamment depuis l'époque de l'omerta.
Vous avez dit que la victime n'avait pas confiance. En fait, c'est pire que ça. Elle peut faire l'objet d'une amnésie traumatique, c'est-à-dire oublier ce qui s'est passé. Lorsqu'on a subi des violences à l'âge de 11 ou 12 ans, c'est traumatisant. La victime peut oublier, mais ça revient lorsqu'elle atteint l'âge de 30 ans. Il y a aussi la question de la crédibilité de la parole de la victime. À l'époque, on remettait systématiquement en cause sa parole. Je pense qu'il y a aujourd'hui une meilleure sensibilité des agents de l'État, ce qui n'était pas le cas avant.
Ensuite, il y a les formations. Pour qu'un entraîneur soit identifié, il y a ce fichier, mais il y a également CADINT pour « cadres interdits ». C'est la liste de tous ceux qui ne peuvent pas travailler dans le champ de la jeunesse. Il existe un fichier pour la jeunesse et un autre pour le sport. Je ne sais pas s'ils ont été harmonisés ces dernières années, mais ce n'était pas le cas à l'époque. Les règles n'étaient pas les mêmes, ce qui constitue un problème.