Nous souhaitons que d'autres collectivités nous imitent sur ce sujet. Sur les questions tenant à la laïcité et aux valeurs de la République, nous avons mis en place avec Valérie Pécresse une charte laïcité et valeurs de la République, dont elle m'avait confié la rédaction. Cette charte a été signée par tous les bénéficiaires de subventions de la région Île-de-France. Il ne faut pas oublier le contexte de l'époque, où Daesh appelait à la violence, à infiltrer les clubs, à se former au combat, à prendre des armes à l'intérieur des fédérations de tir sportif, etc. Cette charte a été signée par 4 980 structures bénéficiaires depuis juillet 2017.
Nous sommes la première région à avoir mis en place une formation sur le sujet. Les 73 ligues et les comités régionaux avec lesquels nous participons ont participé à des formations spécifiques créées par la région Île-de-France. Il s'agit de formations très précises afin de ne pas confondre les phénomènes. Le premier jour se fait avec la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) est consacré à la laïcité et aux valeurs de la République. Le deuxième jour se fait avec des organisations spécialisées travaillant sur la prévention de la radicalisation. Nous avons donc donné des outils et les moyens de faire des signalements.
Nous avons mis en place un vrai plan. Tout d'abord, j'ai demandé à toutes les ligues et comités régionaux de travailler sur un document extrêmement important. Il s'agit des dix engagements de la charte régionale d'éthique et de déontologie du sport en Île-de-France. Je leur ai demandé de consacrer une partie de leur budget, dont la région est le premier financeur, à la formation et à l'information de leurs clubs. Nous avons surtout passé des accords, notamment sur la question des violences sexuelles avec Colosse aux pieds d'argile, qui intervient dans les clubs, à la demande des ligues régionales, et dans les centres de ressources, d'expertise et de performance sportive (Creps).
Dans un autre secteur, qui était de mon ressort à l'époque, nous avons financé des opérations de testing sur tous les sujets : racisme, homophobie, etc. Ensuite, des associations financées par la région déposaient des plaintes afin de poursuivre les contrevenants. Ça a donné lieu à des sanctions pénales.
Nous avons des conventions sur l'olympiade avec le mouvement sportif. De mémoire, on compte 73 ligues et comité ainsi qu'une vingtaine de fédérations sportives. Nous avons conditionné les subventions et leur montant à l'action déployée sur un certain nombre d'outils. Nous souhaitons par exemple qu'il y ait plus de femmes. Ils doivent nous dire chaque année ce qu'ils ont mis en œuvre pour augmenter la pratique des femmes et pour faire en sorte qu'elles soient mieux formées.
En 2022, nous avons financé 127 000 formations au sein des ligues et des comités. Il peut s'agir de formations d'éducateurs, de dirigeants, etc. Il y a notamment des modules sur ces questions-là. Il faut absolument qu'ils soient engagés sur ce sujet. Nous avons également financé des plans de développement de la pratique sportive et parasportive ainsi que des plans de prévention de toutes formes d'incivilités, de violences et de discriminations. Nous nous appuyons pour cela sur un certain nombre d'associations soutenues par la région.
Nous avons signé une convention pluriannuelle sur l'olympiade. Les acteurs subventionnés ont une obligation de résultat. Ils doivent nous dire ce qu'ils ont mis en place pour lutter contre les violences sexuelles, combien d'actions de formation ont été suivies, ce qu'ils ont fait, quels outils ils ont développés, avec quels référents, etc. C'est la même chose dans tous les secteurs. Ils doivent nous rendre des comptes.
Je vous avouerais que c'est fait pour un certain nombre de fédérations, mais que c'est plus compliqué pour d'autres qui comptent un plus grand nombre de personnes. Nous leur demandons de faire signer cette charte par l'ensemble des clubs afin que ces derniers s'engagent. Avant la formation sur le terrain avec l'éducateur, ils doivent parler de ce sujet, ouvrir le débat et signaler qu'il existe des outils. Nous avons demandé de publier des numéros et de mettre en place des référents dans l'ensemble des ligues et comités régionaux.
Sur ces questions-là, la région Île-de-France ne fait aucune concession. Avec Valérie Pécresse, nous considérons que le sport répare. Les déviances qui peuvent se produire doivent être signalées et combattues avec la plus grande fermeté. Face à ce type de situations, on ne fait pas de cadeaux ! Si on constate au sein d'un club une dérive qui n'a pas fait l'objet d'un signalement, on coupe les crédits.