C'était à Montreuil. C'était il y a longtemps, mais je pourrais retrouver le nom de ce club sans problème. Nous faisons aussi un travail lors de la « troisième mi-temps ». C'est le moment d'échanger avec les adversaires autour d'une bière. Lorsqu'on avait droit à ce type de réflexions, je me fermais à la conversation. Aujourd'hui, je profite de cette troisième mi-temps pour essayer d'échanger et de comprendre pourquoi certains pensent qu'un homosexuel serait plus faible sur un terrain de rugby.
La réponse est généralement : « J'ai dit ça pour motiver mes troupes. Bien sûr que je ne le pense pas ! » Quoi qu'il en soit, ça reste un problème. Aujourd'hui, je sais me protéger. Ça me fait donc beaucoup moins mal. Par contre, j'ai toujours tendance à me mettre à la place de l'opprimé. Pour un jeune qui aurait intégré le club récemment et qui entendrait ça, ce type de propos pourrait lui faire beaucoup de mal. Heureusement que tout le monde ne pense pas comme ça ! La majorité de nos adversaires sont très respectueux, mais ça peut arriver. C'est la raison pour laquelle je pense que, même si les choses avancent, il y a encore un gros travail à faire.