Pour ma part, j'ai pratiqué des sports individuels pendant très longtemps. Je ne me posais pas encore ce type de questions parce que j'étais très jeune. Lorsque j'ai pris conscience de mon orientation sexuelle, j'ai fait mon coming out assez jeune. Ce n'était pas forcément évident parce qu'un enfant reste tout de même très naïf. Je pensais très sincèrement qu'il n'y aurait pas de problèmes, mais les choses ne se sont malheureusement pas passées comme ça. J'ai eu droit aux moqueries et au rejet dans les vestiaires. Je ne comprenais pas parce que je n'avais pas choisi d'être homosexuel.
J'ai tout de même continué le sport, mais je me douchais en rentrant chez moi. J'ai ensuite arrêté le sport pendant plusieurs années avant de reprendre une activité physique. Je ne cherchais pas forcément un club LGBT, mais je cherchais plutôt un club de rugby qui acceptait tous les niveaux. L'un de mes amis, qui faisait partie des Coqs festifs, m'a proposé de venir faire un essai. J'ai adoré dès le premier entraînement. Je me suis entraîné et j'ai progressé avec les nouveaux. Au rugby, on est aussi une famille. Pour moi, ça a vraiment été une révélation. Ça fait maintenant sept ans que j'ai rejoint les Coqs festifs et j'y suis très heureux.
Malheureusement, de manière générale, je pense qu'il y a encore un énorme travail à accomplir. Il nous est déjà arrivé d'entendre sur un terrain : « On ne va pas perdre contre des pédés ! Ce n'est pas possible ! » Ce qui m'a vexé et choqué, c'est que le capitaine de l'équipe adverse a jugé notre niveau sportif en fonction de notre orientation sexuelle. Ça n'a aucun sens. L'orientation sexuelle n'a clairement aucun rapport avec la performance sur le terrain.