On m'a dit qu'il n'y avait pas de budget dans le football. Lors de l'avant-dernière journée de Ligue 1 et de Ligue 2, les joueurs portent des brassards de couleur arc-en-ciel. À titre personnel, je pense que c'est une très mauvaise initiative qui ne fait qu'amplifier la fracture. Je suis toujours invité sur les plateaux à ce moment-là. En fait, les joueurs ne comprennent pas pourquoi ils doivent les porter. On ne peut pas faire de la communication ou du marketing s'il n'y a pas eu de formation en amont. C'est la même chose en termes de prévention. Lorsque les joueurs comprendront pourquoi ils portent ces brassards, il y aura peut-être une avancée. En attendant, ça ne crée que des polémiques.
On m'a dit que ces maillots étaient ensuite mis en vente et que l'argent récolté servait à financer les associations qui organisent quelques ateliers par an. Je ne sais pas s'il existe un budget dédié. Si tel est le cas, il est de toute façon très faible. Je pense qu'il devrait y avoir une stratégie cohérente qui parte de la fédération pour se diffuser dans les clubs. Ces derniers n'ont pas forcément tous les moyens d'avoir un référent LGBT. En tout cas, la personne qui s'occupe de la lutte contre les discriminations pourrait au moins suivre une formation sur ce sujet précis.
La FFF et la LFP affirment que les choses avancent et que l'homophobie recule. Pour autant, les faits ne mentent pas. En France, aucun joueur de football ne fait son coming out, que ce soit dans les centres de formation ou au niveau professionnel. En revanche, c'est le cas dans d'autres pays tels que l'Angleterre ou l'Australie, qui sont des sociétés différentes. Sur le Vieux continent, les cultures méditerranéennes sont certainement plus machistes et virilistes. Je pense que notre pays et le football se voient plus progressiste qu'ils ne le sont réellement.