Oui, bien évidemment. Ceci dit, au lieu de démultiplier les initiatives, il me paraît préférable de s'assurer que les informations sont correctement remontées. Autrement, on n'arrivera à rien ! Le gouvernement a effectivement un rôle à jouer pour avoir un retour sur les discriminations dans le sport. La FFF nous parle d'un observatoire du comportement. À titre personnel, je n'y crois pas trop. On nous dira qu'il y a toujours très peu d'homophobie.
L'ancien président de la FFF avait déclaré qu'il n'y avait pas de problèmes d'homophobie ni de racisme dans le football. L'actuel président a tenu des propos semblables il y a quelques mois dans Le Parisien. À un moment donné, il s'agit d'être sérieux ! Ces problèmes existent et ce, beaucoup plus qu'on ne le pense. Que ce soit l'homophobie ou le racisme, tout est dans l'intention. On a encore entendu des cris de singe dans un stade. Les supporters s'en sont pris à un joueur de couleur noire. Il n'y a donc aucun doute sur l'intention raciste.
Tandis que pour l'homophobie, il y a souvent une banalisation des injures. Certains joueurs ou supporters utilisent des termes homophobes tels que « tapette » sans en comprendre le véritable sens. Pour eux, ce n'est pas de l'homophobie puisque dans leur esprit une « tapette » est une personne peureuse et ce n'est pas destiné aux homosexuels. Il convient donc de leur expliquer que c'est de l'homophobie. C'est en cela qu'il y a une différence entre ces problèmes, même si toute forme de discrimination est grave.
Quand un arbitre met un carton rouge à un joueur pour des propos homophobes sur le terrain, la logique est de suspendre le joueur pour 11 matchs pour comportement à caractère discriminatoire. Il y a également un travail de formation et de réparation à effectuer au niveau des commissions de discipline qui jamais ne relèvent le caractère discriminatoire de ce type de propos qui sont qualifiés d'injures. Au lieu de prononcer une suspension pour plusieurs matchs, tout comme pour Kévin N'Doram, le joueur du FC Metz, on pourrait demander aux joueurs de faire une réparation afin de comprendre que leurs propos étaient homophobes. Il y a un travail intéressant à faire sur ce sujet avec les commissions de discipline. Il ne faut pas oublier qu'un juge pourrait considérer que ce n'est pas de l'homophobie.