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Intervention de Hermann Ebongué

Réunion du jeudi 12 octobre 2023 à 9h20
Commission d'enquête relative à l'identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif ayant délégation de service public

Hermann Ebongué, secrétaire général de SOS Racisme et président fondateur de Sportitude France :

Je pense qu'il y a des évolutions, notamment sur les questions liées au racisme. Je fais à nouveau référence au Paris Saint-Germain, qui était perçu comme le mouton noir et qui a beaucoup évolué. Beaucoup d'autres clubs ont suivi. Pour autant, il existe encore du racisme résiduel. En ce qui concerne l'homophobie, il y a un réel travail à accomplir. En sachant que ça tombe sous le coup de la loi. Certaines associations effectuent un travail pédagogique de sensibilisation. Je pense notamment à Yoann Lemaire et à Foot Ensemble. Il y a un début de prise de conscience de la part de certains supporters. Pour autant, le supporterisme en général a beaucoup de mal à évoluer sur la question.

Aujourd'hui, je pense qu'il est nécessaire d'investir massivement sur le volet de la conception, de la compréhension et de la conscientisation du public. L'Association nationale des supporters doit y travailler. Je crois qu'on peut y arriver. En revanche, ça requiert un travail sérieux, organisé, encadré et pédagogique. De toute façon, les choses vont obligatoirement évoluer. Il s'agit de sanctionner à titre individuel, et non à titre collectif. Les choses ont donc légèrement évolué depuis la réunion de 2017, mais il reste un gros travail à faire.

J'ai assisté à la dernière rencontre entre le PSG et l'OM il y a deux semaines. En fait, il y a eu un tsunami de chants. Ça a été repris par 20 000 spectateurs dans le stade ; et pas uniquement des ultras. Certains supporters, sous le coup de l'euphorie, ne se rendaient même pas compte de leur attitude. Je me suis interrogé sur ce dont j'ai été témoin. Les réactions se sont focalisées sur les groupes de supporters. Si on souhaite régler ce problème, il faut mobiliser l'ensemble des personnes qui constituent cet écosystème : les pouvoirs publics, le politique, les clubs, les fédérations, etc.

Dans un premier temps, je pense qu'il s'agit d'apporter des réponses pédagogiques. Il s'agit pour cela d'investir à court terme et à moyen termes. En réponse à cette difficulté de perception, de conception et de compréhension, il faut une campagne massive d'éducation et de sensibilisation. Aujourd'hui, la société ne tolère plus ce qui pouvait paraître acceptable il y a encore quelques années. Tout comme la société a évolué, le monde du sport et le supporterisme doivent le faire eux aussi.

Je pense que nous sommes tous d'accord pour faire évoluer les choses, mais c'est l'investissement en la matière qui fait défaut. Cet investissement doit être à la fois humain et matériel. Il faut notamment que des personnes en charge de ces sujets soient identifiées au sein des fédérations et des clubs. Il existe effectivement un référent des supporters, mais il ne s'agit pas d'un référent sur les problèmes de racisme, de hooliganisme, d'homophobie et des discriminations.

C'est la raison pour laquelle il faut chercher l'efficacité. Les instances sportives ne connaissent pas ces sujets. Ces questions ne peuvent pas être traitées par n'importe qui. En sachant que les origines ethniques ne dictent pas les connaissances en la matière. Il existe des associations qui connaissent profondément ce sujet. Il s'agit donc d'investir et d'interpeller tous les acteurs sur cette partie-là.

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