Il me semble que c'était en 2017. C'était à la suite de chants homophobes lors d'un match PSG-OM. Ces chants ont redoublé et déferlé après les dénonciations de la ministre de l'époque, Roxana Maracineanu, parce que les supporters n'ont pas apprécié la réaction des pouvoirs publics. Il s'est créé un rapport de force, tel un défi lancé, lors des matchs qui ont suivi. C'est ce qui a amené à la tenue de cette réunion.
En ce qui concerne les positions de chacun, nous étions sur la même ligne que la Dilcrah. D'ailleurs, je me rappelle que Frédéric Potier s'était beaucoup énervé. L'ANS avait plutôt tendance à relativiser les faits. La principale opposition venait de SOS Racisme, Sportitude et la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). La position du délégué interministériel était à la fois claire et ferme.
L'avocat des groupes de supporters, qui était également présent lors de cette réunion, défendait les chants sur le terrain juridique. Il était plutôt sur le terrain du droit avec une confusion entre la liberté d'expression et la qualification des termes utilisés. Il affirmait que certains mots n'étaient pas de nature à recevoir la qualification d'homophobe. On en est arrivé à ce type de débats, qui existent encore à ce jour. Nous considérons pour notre part que ces termes relèvent d'une homophobie caractérisée sans équivoque. Je pense donc qu'il est nécessaire de faire preuve de beaucoup de pédagogie.