J'ai pris mes fonctions le 1er mai 2022 et les faits dénoncés par Claire se sont produits vers la mi-mai 2022. À l'issue des rendez-vous que Sébastien Le Garrec a pu avoir avec elle à cette période, je me suis entretenue avec ses parents sachant que Claire a été longuement hospitalisée. Beaucoup de mois se sont ensuite écoulés et nous avons pu rencontrer Claire au mois de juin en présence de ses parents et du directeur technique national de la Fédération française d'athlétisme. Elle nous a fait part de l'état dans lequel elle se trouvait à ce moment-là et elle allait mieux par rapport aux mois précédents. Je ne crois pas qu'elle ait utilisé le terme de « peur » mais elle était effectivement inquiète des conséquences d'une plainte contre le sportif incriminé. Elle redoutait les réactions de l'environnement sportif et s'inquiétait de la manière dont une plainte serait perçue, puisque c'est un sportif connu qu'elle a accusé. Si la situation était médiatisée, elle se demandait quelle en serait l'incidence pour elle : est-ce que les gens allaient prendre parti pour lui plutôt que pour elle ou inversement ? Comment allait-elle se sentir dans sa pratique de l'athlétisme après, puisqu'elle n'avait pas prévu de mettre un terme à sa carrière ? Au contraire, elle avait d'autres projets, elle partait sur Montpellier et elle avait envie de continuer sa pratique sportive intensive voire de haut niveau. Dans ce contexte, elle avait peur d'être jugée par rapport à cette affaire si celle-ci était connue du grand public et donc par incidence dans le monde de l'athlétisme. C'est ce qu'elle a évoqué lorsque nous lui avons posé la question de savoir si elle prévoyait de porter plainte. C'est à ce moment-là que nous lui avons indiqué qu'à partir du moment où la situation serait rendue publique ce serait certainement plus difficile à gérer. Cependant, à aucun moment nous ne lui avons dit qu'il ne fallait pas porter plainte.