Oui, ce sont des locataires et nous leur offrons un certain nombre de services, y compris d'accompagnement dans la performance. Pour autant, les fédérations ne sont pas obligées de faire appel à un nutritionniste ou à un préparateur mental par exemple. Ce sont elles qui décident de recourir aux services que nous leur proposons en termes d'accompagnement à la performance. Nous avons des fédérations qui utilisent tous nos services, et d'autres pour lesquelles c'est un peu moins le cas. Notre souhait est qu'ils soient utilisés au maximum étant donné les moyens mis en œuvre. Pour être bien clair, nous n'avons pas d'autorité sur ce qu'il se passe dans le cadre des entraînements et sur les plans de préparation qui sont construits. La responsabilité du résultat sportif incombe aux fédérations, et ce sont elles qui seront jugées sur ce plan lors des Jeux olympiques l'année prochaine. Certes, l'INSEP sera en partie concernée, mais son avis n'est pas sollicité au moment où des changements d'encadrement ou d'entraîneurs sont envisagés et nous apprenons souvent les informations par la presse. Lorsque des fédérations ont des difficultés, nous sommes un peu spectateurs. Tous ces éléments visaient à expliquer les liens que nous avons avec les fédérations. Pour autant, nous travaillons avec elles et elles ont toutes un responsable de Pôle France qui est notre courroie de transmission sur tous les sujets. Ce sont nos correspondants permanents et c'est souvent par leur intermédiaire que nous faisons passer des messages aux fédérations. Charge à eux ensuite de les diffuser auprès de leurs sportifs.
Pour ce qui est du dispositif de prévention, nous avons deux cas de figure. En ce qui concerne les mineurs, ils vivent dans un internat qui est un bâtiment dédié et qui est très encadré. Tous les soirs, des ateliers divers et variés sont proposés pour leur apprendre à vivre ensemble ou pour les sensibiliser sur des sujets comme le dopage. Sur ce plan, le fonctionnement est assez fluide. En revanche, nous avons certainement des efforts à faire dans l'information à l'égard des sportifs majeurs. Il y a un déficit d'information auprès des sportifs majeurs comme nous avons pu l'identifier suite à des échanges avec Emma Oudiou, que vous avez d'ailleurs auditionnée. Nous avons plus de mal à les capter parce qu'ils sont plus libres que les mineurs. Chez les majeurs, les procédures de signalement ne sont par exemple pas toujours connues. Il y a deux ans lorsque je suis arrivé, l'établissement a mis en place une procédure de signalement avec des affiches collées partout dans les bâtiments. Cette procédure s'adresse aux agents de l'INSEP, aux sportifs et à toutes les personnes qui fréquentent le site. Comme Emma Oudiou l'a mis en avant, les sportifs majeurs ne lisent pas forcément les affiches ou les mails, et nous avons un vrai enjeu d'information à leur égard.
La procédure va être dissociée et nous allons distinguer les agents publics (pour lesquels un texte a été publié récemment) et les sportifs. Nous allons vraiment différencier les modalités d'information par rapport au dispositif entre les deux populations. Toutefois, nous avons déjà mis en place une réunion pour les nouveaux majeurs accueillis à la rentrée. Isabelle Dounias (qui est une infirmière de l'INSEP en charge de recueillir les propos lorsque des situations se présentent) est venue se présenter auprès de ces nouveaux majeurs afin qu'ils connaissent son visage et qu'ils puissent aussi identifier le dispositif qui leur est proposé dans le cas de violences notamment. Par ailleurs, nous allons mettre en place très prochainement une application – car c'est un support privilégié pour les jeunes – afin de délivrer aux sportifs un certain nombre d'informations sur la vie de l'INSEP. Elles concerneront des sujets comme la restauration mais aussi ce dispositif de signalement que nous avons dans l'établissement. Emma Oudiou avait en tout cas raison sur le fait que nous devons davantage informer les sportifs majeurs et que le relais que nous pouvons avoir avec les fédérations n'est pas suffisant.