Cet amendement vise à rendre justice aux orphelins de guerre pupilles de la nation dont le parent résidant en Alsace-Moselle annexée par le IIIe Reich a été incorporé de force dans l'armée allemande à la suite du décret du 25 août 1942.
Plus de quatre-vingts ans après, comment accepter que la France ne reconnaisse toujours pas la double souffrance de ces orphelins ? Comment peut-on considérer que les 145 000 femmes et hommes envoyés de force sur le front de l'Est ou intégrés dans les structures nazies, laissant derrière eux des milliers d'orphelins, ne furent pas eux-mêmes victimes de la barbarie nazie ? Pourquoi les exclure du travail de mémoire qui permettrait de se libérer d'une chape de plomb en Alsace et dans son département voisin, la Moselle ?
Les décrets du 13 juillet 2000 et du 27 juillet 2004 prévoient une réparation pour les orphelins de guerre dont le parent fut victime de persécutions antisémites ou d'actes de barbarie. Nous proposons une mesure de réparation similaire pour les orphelins de parents incorporés de force d'Alsace-Moselle, grâce à une rente mensuelle estimée à 678,93 euros pour 2024. Cela permettrait d'indemniser les 3 500 orphelins qui ont été recensés à l'occasion d'un rapport au Parlement demandé lors du vote du PLF pour 2023.
Allons au bout d'un long et salutaire processus mémoriel destiné à refermer une plaie qui est restée ouverte depuis la seconde guerre mondiale en Alsace-Moselle, mais qui concerne l'ensemble de la nation.