Vous avez évoqué certaines fragilités du MCO, en particulier pour les hélicoptères, qui demeurent un sujet de préoccupation. La flotte de Puma atteindra bientôt cinquante ans d'âge. Leur entretien est forcément plus compliqué. Je rappelle cependant que l'année 2024 verra la livraison du premier Caracal du plan de soutien aéronautique. Lors des années ultérieures, des livraisons nous permettront de récupérer seize appareils pour remplacer nos vingt Puma. Ces actions sont encourageantes pour la modernisation des équipements, mais également pour notre capacité à faire face à une maintenance complexe.
Enfin, nous entamons la phase de transition de matériel moderne vers nos hélicoptères. Je rappelle qu'il s'agit du seul mode de déplacement possible dans certains territoires d'outre-mer, où nous devons assurer deux missions : la posture permanente de sûreté (PPS) par hélicoptère et les transports dans nos outre-mer. L'année 2024 marque le début de la modernisation de cette composante et, je l'espère évidemment, de la remontée de la disponibilité. Nous surveillons ces éléments de très près.
Vous avez évoqué l'expérimentation du rapprochement entre les pilotes et les mécaniciens. Cette dynamique dépasse les simples escadrons à l'échelle locale. J'ai demandé l'application de cet état d'esprit à l'ensemble de l'armée de l'Air et de l'Espace lorsque j'ai pris mes fonctions. De fait, le rapprochement du pilote et du mécanicien constitue l'une des idées centrales du plan Altaïr, qui porte sur la transformation de l'armée de l'Air et de l'Espace. Il se traduit non seulement dans les escadrons de maintenance, mais aussi au sein de l'état-major. Au préalable, il existait par exemple une brigade de la maintenance et une brigade de l'aviation de chasse. Désormais, les deux ne font plus qu'une. Le chef des mécaniciens travaille avec le chef des pilotes, afin que tous parlent le même langage, quand auparavant, l'un parlait de mission et l'autre de disponibilité.
Une bonne illustration de l'effectivité de ce rapprochement est intervenue récemment à Nancy. Ainsi, nous avons pu, grâce à ce modèle, mobiliser la totalité des personnels sur un effort de maintenance en vue d'une activité simulée d'engagement dans la durée. Cette mobilisation a non seulement permis de relever la disponibilité des avions, mais de plus, nous avons tenu les objectifs de disponibilité beaucoup plus longtemps que l'exercice en lui-même. Ces résultats ne peuvent être obtenus que lorsque le pilote et le mécanicien essayent, ensemble, d'élaborer de nouvelles méthodes, pour remplir un seul objectif, la mission.
L'espace est un domaine de très grande activité, même si elle est peu visible. Cette activité se caractérise notamment par de très nombreux rapprochements d'objets, sur tous types d'orbites, en géostationnaire, mais aussi à toutes les altitudes. Ici, l'enjeu consiste aussi à protéger nos satellites et être avertis quand des objets se rapprochent. Mais plus largement, l'avenir concerne la mise en œuvre de la stratégie spatiale de défense, c'est-à-dire la défense active dans l'espace, de manière volontariste, en suivant les lignes directrices de la LPM en la matière. Il peut s'agir par exemple de satellites que nous pilotons.
Enfin, la montée en puissance du commandement de l'espace (CDE) est nominale. Nous poserons avant la fin de l'année la première pierre du bâtiment, qui sera livré en 2025, ainsi que le prévoit la LPM. Je rappelle que nous avons obtenu en 2023 l'homologation du centre d'excellence de l'OTAN, dont les premiers personnels sont arrivés en France et commencent à travailler. Le bâtiment de ce centre de l'OTAN sera situé juste à côté de celui du commandement de l'Espace, à Toulouse.