La question sur l'A400M relève plus du délégué général pour l'armement (DGA) que du chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace. Cependant, je vais m'efforcer de vous donner quelques éléments de réponse. Les livraisons se poursuivront jusqu'à la fin de la LPM, en 2030. Certains pays sont intéressés par cet appareil et il n'est pas impossible que des commandes export viennent consolider la chaîne, qui est aujourd'hui dimensionnée par les commandes des premiers pays qui étaient intéressés.
Il est vrai que nous commençons à approcher la fin de la période de livraison telle qu'elle était prévue au départ. Désormais, plusieurs options sont possibles, comme ralentir la cadence ou proposer l'appareil à des pays étrangers. Je vous garantis que lorsque des responsables militaires de pays étrangers voient l'A400M atterrir, ils font part de leur vif intérêt et posent de nombreuses questions, y compris les responsables de pays ayant des capacités équivalentes aux nôtres. La découverte des aptitudes de cet appareil les laisse parfois pantois. J'ai par exemple discuté avec mon homologue japonais, qui dispose d'un avion équivalent, lors de l'exercice Pégase. S'il n'est pas particulièrement intéressé par l'achat de l'appareil, lorsque nous avons évoqué les capacités de l'avion, il m'a avoué que le nôtre avait une longueur d'avance sur le sien.
Vous avez évoqué également l'inflation. Le budget est en augmentation de 620 millions d'euros pour l'action 4 du programme 178, préparation des forces aériennes, pour atteindre 3,5 milliards d'euros cette année. Cette hausse, qui prend en compte l'inflation que vous évoquez, concerne deux grands domaines : l'évolution du coût des facteurs des matières premières, mais aussi l'augmentation du coût des carburants. Concrètement, sur les 620 millions d'euros, la moitié est consacrée à la compensation des hausses de prix en carburant et en matériel. Il s'agit pour nous de garantir une activité à nos personnels, qui doivent pouvoir s'entraîner pour continuer à s'engager dans l'ensemble de leurs opérations.
Par ailleurs, Oméga est un programme qui permettra d'améliorer la précision de Galileo, notamment en cas de brouillage. En outre, nous avons besoin d'une précision supérieure pour l'emploi des armements en particulier.
Le rapprochement entre Eutelsat et OneWeb a pour objectif de constituer un champion susceptible de répondre à un appel d'offres. Pendant la LPM, nous avons fait le choix de nous adosser à la constellation Iris2 pour une partie de nos besoins militaires. Notre idée consiste à utiliser les avantages et les inconvénients de toutes les orbites possibles en matière de communications satellitaires.
Les satellites en géostationnaire offrent des sécurisations supplémentaires, qui sont fixes. De leur côté, les constellations offrent une couverture mondiale et sont plus proches de la surface de la terre. Elles permettent donc des allers et retours plus rapides : il est important de ne pas perdre de temps entre la montée du signal et sa redescente. Demain, la victoire dépendra de notre rapidité dans le recueil de l'information, dans la prise de décision, dans la transmission de l'ordre et dans l'exécution de la mission. Il est donc essentiel pour nous d'utiliser l'ensemble des atouts qu'offrent à la fois le géostationnaire et les constellations en basse altitude. Tel est l'enjeu, selon moi, de ce rapprochement.