J'ai mentionné précédemment qu'il ne le faisait pas en raison du risque que cela ferait peser pour sa mainmise sur le Liban. Vous pouvez en effet ajouter, à votre catalogue, que le Hezbollah contrôle désormais le Liban. C'est d'ailleurs la raison de l'appauvrissement du pays : les Saoudiens ne veulent plus mettre un sou au Liban tant que le Hezbollah contrôle concrètement le pays.
Je terminerai par une réflexion qui fâchera peut-être certains d'entre vous. Bien sûr, on peut dire que Hamas et Hezbollah sont des mouvements terroristes. Pour ma part, je n'ai pas utilisé l'expression. Contrairement aux groupes terroristes ultra-minoritaires comme Daech ou Al-Qaïda, et même si l'on a posé la question d'une « daechisation » du Hamas, ces mouvements disposent dès l'origine d'une implantation populaire non négligeable. Vous me direz, à raison, que les Nazis avaient également une implantation populaire. En tout état de cause, réduire ces mouvements à cette unique qualification ne me semble guère utile pour l'analyse, même si nous souhaitons les combattre.
Ces mouvements disposent d'une véritable implantation populaire, ce qui n'était le cas ni de Daech, ni d'Al-Qaïda. Chacun porte les jugements qu'il veut mais le point de vue de l'universitaire que je suis est que l'on doit tenter de percevoir ces mouvements dans toutes leurs dimensions. Leur analyse est fondamentale.
En conclusion, j'inviterai l'Assemblée nationale à se pencher sur l'effondrement des études arabes au sein de l'université française, où la recherche des causes et des faits est remplacée par l'idéologie, ce qui est à mon avis une catastrophe. Après tout, vous êtes décideurs en matière de crédits. Vous avez donc le droit de vous exprimer.