Défendre les travailleurs et les travailleuses, c'est aussi se soucier d'usagers qui ont trimé pour avoir des congés, congés sacrifiés à attendre devant un panneau d'affichage à l'aéroport.
Je me permets ici de répondre à nos collègues du groupe Écologiste, qui nous ont répliqué en commission qu'empêcher 500 000 personnes de voyager, ce n'est pas laisser des gens mourir sur le trottoir. Vous avez raison, il ne s'agit pas de les laisser mourir sur le trottoir. Il s'agit de refuser à des personnes d'arriver à temps au chevet de leur proche. Il s'agit de laisser des jeunes et des personnes âgées dormir la nuit dans des grands halls. Il s'agit de jeunes parents démunis de biberons d'avance et du travailleur qui souhaite rentrer chez lui après un déplacement professionnel. Non, ils ne vont pas mourir sur le trottoir mais ils apprécieront votre sollicitude.
Je précise que les grévistes des services aériens n'expriment pas la volonté d'interrompre le trafic aérien et les compagnies ne peuvent pas le souhaiter non plus. La vocation d'une grève reste avant tout l'ouverture du dialogue social. Il est donc important de tout mettre en œuvre pour encourager les négociations, ce qui sera plus évident avec moins de recours aux réquisitions, chose en partie possible si les compagnies ont les moyens d'organiser le trafic aérien en adéquation avec l'ampleur d'une grève.
Le groupe Rassemblement national prendra donc ses responsabilités devant les Français et votera cette proposition de loi de bon sens, équilibrée et juste.