L'ONU nous alerte une fois de plus sur les concentrations de gaz à effet de serre, qui ont atteint en 2022 un niveau historiquement haut. Le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) considère qu'un tel niveau nous met sur la voie d'une « augmentation des températures bien supérieure aux objectifs de l'accord de Paris d'ici à la fin du siècle ».
On pourrait donc espérer que le Parlement se saisisse de la question et cherche à réguler le secteur aérien car ce type de transport émet, par kilomètre parcouru et personne transportée, quatorze à quarante fois plus de dioxyde de carbone que le train. À lui seul, le transport aérien est à l'origine de 4 à 5 % du réchauffement climatique mondial.
Citons en outre le rapport remis par M. Pisani-Ferry et Mme Mahfouz : « […] les émissions des seuls déplacements en avion des ménages les plus aisés […] sont en moyenne équivalentes aux émissions de l'ensemble des déplacements des ménages les plus modestes […]. Quantitativement, […] le privilège des uns a donc les mêmes conséquences pour le climat que ce qui est l'essentiel des autres. » La régulation du secteur aérien serait donc une mesure de justice visant à ce que chacun contribue selon ses moyens à l'effort de lutte contre le changement climatique.
Nous aurions pu, à l'occasion de l'examen de ce texte, débattre de nombreuses propositions à ce sujet. Nous aurions pu renforcer la taxation sur les billets d'avion. Vous aviez vous-même défendu une proposition en ce sens, monsieur le rapporteur, sans parvenir à obtenir le soutien de la majorité et du Gouvernement.