Je suis moi aussi agricultrice. Si je prends la parole, c'est pour exprimer ma vive inquiétude autour du débat européen sur le glyphosate. Après des années de controverse sanitaire et environnementale, nous ne parvenons pas encore à affirmer une réalité pourtant démontrée par un corpus scientifique solide : le glyphosate est une substance cancérogène probable, génotoxique, reprotoxique, perturbateur endocrinien toxique et neurotoxique. Au-delà de la santé humaine, il affecte aussi les écosystèmes terrestres et aquatiques. Si les institutions sanitaires européennes ont tant de mal à l'affirmer, c'est qu'elles prennent en considération un nombre plus restreint d'études, notamment d'origine industrielle, contrairement à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Il ne s'agit plus aujourd'hui d'un débat technique, mais éthique. J'aimerais affirmer mon soutien en faveur d'une position diplomatique forte : que la France s'oppose à la réautorisation du glyphosate à l'échelle européenne, sauf dans des cas de figure très restreints où aucune alternative économique viable n'existe. Nous devons réaliser que sans écosystème résilient, nous perdrons tout.