Mon collègue Echaniz et la Fondation Abbé Pierre vous proposent un amendement de bon sens. Monsieur le président, votre calculette ne calcule pas tout. Elle ne tient pas compte, par exemple, du fait que 112 000 recours ont été déposés au titre du Dalo et du droit à l'hébergement opposable (Daho). Tout cela engendre des frais judiciaires. Savez-vous combien le non-respect des procédures Dalo coûte à l'État ? En Haute-Garonne, de nombreuses familles sont reconnues éligibles mais attendent pourtant toujours d'obtenir un hébergement. Je ne parle même pas de la politique d'hébergement actuelle, qui consiste à payer des nuitées hôtelières très onéreuses parce que nous n'investissons pas assez dans la construction de centres d'hébergement. Je ne parle pas du fait que, sur les 2,4 millions de demandeurs HLM, il y en a 73 % qui sont éligibles au PLAI et que trop peu de ces logements sont construits. Du coup, les centres d'hébergement d'urgence et du parc privé se retrouvent saturés.
Il y a autre chose que votre calculette ne calculera pas. Plus de 300 000 personnes sont actuellement sans abri, 4,1 millions de personnes sont mal ou très mal logées et plus de 10 millions de personnes sont dans une situation de logement précaire. Cela engendre un coût important, notamment pour la santé. Je pense donc que vous devriez intégrer cela à votre champ de réflexion à propos de cet amendement.