Cette enveloppe qui vous paraît peut-être élevée aujourd'hui nous permettra en réalité de dépenser moins plus tard. Cela permet de passer directement d'une classe F ou G à une classe B plutôt que de procéder à des travaux moins coûteux faute de moyens suffisants, se contentant alors de descendre d'une seule classe pour se conformer simplement à la loi. Les rénovations successives qui seront alors nécessaires représentent un gâchis d'argent public puisque le coût total sera beaucoup plus élevé.
Par ailleurs, le DPE est calculé non seulement en fonction de la qualité thermique du bâtiment et du logement mais aussi du type d'énergie employé pour le chauffage. Je vous donne un témoignage en provenance des bailleurs sociaux de Nantes Métropole que j'ai obtenus grâce à l'USH. Du fait de leur politique volontariste consistant à raccorder les logements sociaux à des réseaux de chaleur à partir d'énergie de récupération et renouvelables, ils n'ont pas de logements en classe F ou G alors que la qualité des bâtiments n'est pas toujours bonne. Ils n'ont donc aucun fonds propre pour réaliser les travaux alors qu'ils ont la capacité d'ingénierie et la volonté de s'engager. Ce qui leur manque aujourd'hui, c'est uniquement l'enveloppe financière. C'est extrêmement frustrant. Je pense que cet argent pourrait être directement transformé et même susciter de l'innovation au sein de la filière du bâtiment, dans laquelle les projets expérimentaux sont très marginaux. Nous pourrions donner une impulsion supplémentaire en allouant une somme fixe.