Je vais effectivement compter tous les milliards qui vont être votés cet après-midi. Je vous donnerai la somme tout à l'heure. Je ne doute pas qu'elle sera très élevée. Je trouve assez savoureux de parler d'austérité alors que le déficit budgétaire atteint 4,5 %, que nous avons 3 013 milliards d'euros de dette publique, et que nous n'avons pas connu de budget excédentaire en France depuis 1974, tandis que certains pays européens ne se contentent pas de réduire leur déficit mais redeviennent même excédentaires. Ce ne sont d'ailleurs pas des pays considérés comme ultra-libéraux.
J'évoquerai par exemple le Portugal, l'Irlande ou encore le Danemark. Je veux bien passer pour le pire des thatchériens, le pire des reaganiens, le pire des extrêmes libéraux. Appelez-moi comme vous le voudrez mais je trouve savoureux de me coller l'étiquette de Père la rigueur dans un contexte où la France continue à être en déficit et en réalité dépense chaque année plus pour les Français que ce qu'elle récolte à travers les recettes fiscales. Et donc oui, je continuerai à compter les milliards qui partent et je continuerai à défendre ce que je crois être juste, c'est-à-dire un minimum de sérieux budgétaire. Oui, l'objectif est de réduire l'endettement et le déficit. Nous avons le droit de ne pas être d'accord. D'aucuns considèrent que le déficit et la dette ne sont pas graves, ou que les déficits peuvent être comblés en multipliant les surtaxations. Je continuerai à afficher un discours selon lequel nous ne pouvons pas lâcher milliard après milliard. Mais nous ne sommes pas pour antant en situation d'austérité : si nous l'étions, nous serions en excédent budgétaire, comme d'autres pays européens.