Monsieur le ministre de la santé et de la prévention, voici la mesure que je suggère afin de remédier à la désertification médicale dans les territoires ruraux et dans les banlieues. Il s'agirait de délocaliser partiellement dans des zones peu fournies des médecins installés dans des zones denses. Cinq ou six médecins pourraient par exemple être mobilisés, à raison d'une journée fixe par semaine chacun, pendant plusieurs années – à la manière d'un cabinet de groupe. Il serait même possible d'assurer la permanence des soins, en mettant en place un système de gardes.
Cette suggestion n'est pas complètement iconoclaste, puisqu'une proposition similaire a été formulée à l'occasion d'une rencontre entre professionnels de santé, patients et partenaires organisée sous le haut patronage du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie. Ce qui est particulièrement important, c'est que toutes les générations de médecins participeraient. C'est à la portée de tous les médecins – étant moi-même médecin, je suis bien placé pour le savoir : si l'on m'avait imposé, il y a trente ans, de m'installer dans la périphérie de Besançon, je serais parti ailleurs ; en revanche, j'aurais été prêt à consulter une journée par semaine à 40 kilomètres de Besançon, de manière à couvrir la semaine avec les collègues.
Je me tiens à votre disposition pour développer et creuser cette idée.