Voter la censure, c'est obliger le Président de la République, soit à changer de Gouvernement pour changer de politique, soit à dissoudre l'Assemblée nationale pour permettre aux Français de choisir eux-mêmes l'autre politique qu'ils souhaitent.
Le général de Gaulle l'avait prévu : c'est au peuple qu'il revient de trancher le conflit de légitimité entre, d'un côté, le président élu, et de l'autre, une assemblée élue seulement deux mois plus tard, qui refuse de vous donner les moyens d'appliquer votre politique – et heureusement. Chaque député de l'opposition a donc ce soir – comme lors des précédentes motions de censure, et sans doute des prochaines – une responsabilité écrasante devant l'histoire. De grâce, députés du groupe Les Républicains, vous ne pouvez pas faire semblant d'être des opposants devant les caméras de télévision, et disparaître de l'hémicycle lors du vote de la motion de censure.