Intervention de Thomas Ménagé

Séance en hémicycle du jeudi 9 novembre 2023 à 22h00
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Ménagé :

Il y a cinquante-trois ans, le 9 novembre 1970, mourait le général de Gaulle. Ce matin, madame la Première ministre, j'étais à Colombey-les-Deux-Églises, afin d'y honorer en compagnie de nombreux collègues la mémoire de celui qui nous a laissé en héritage une Constitution dont vous n'avez eu de cesse, depuis votre nomination, de pervertir l'esprit. Quel contraste entre cette matinée et le retour, ce soir, au sein d'une assemblée dépouillée de ses prérogatives, empêchée de débattre et de proposer ! Quel contraste entre le sens des responsabilités de ce géant de l'histoire de France, qui a su s'élever au-dessus des partis, et le cinéma ridicule de votre Gouvernement face aux représentants du peuple !

« L'autorité contraint à l'obéissance, mais la raison y persuade », écrivait le cardinal de Richelieu. Depuis le début de ce quinquennat, votre gouvernement a décidé de s'asseoir sur la volonté des Français, qui, en vous mettant en minorité à l'Assemblée nationale et en faisant du Rassemblement national le premier parti d'opposition, vous ont envoyé un message très clair. Loin d'entendre leurs préoccupations, vous usez de la contrainte, étant incapable de la coconstruction que vous prétendez appeler de vos vœux. Loin d'être dotée de la sage et nécessaire autorité évoquée par Richelieu, vous faites peser sur la représentation nationale une autorité procédurale froide, technique, celle du 49.3, qui vous colle désormais aux mains comme le mépris et l'arrogance à la peau d'Emmanuel Macron. Je le répète, nous commémorons aujourd'hui le décès de celui qui, avec le concours de Michel Debré, a doté la France d'une Constitution instituant pour souverain le peuple, et non le 49.3. J'aimerais insister sur ce point, madame la Première ministre : l'outil constitutionnel qu'est le 49.3 n'a pas été conçu pour museler les oppositions, mais pour ressouder une majorité – que vous n'avez pas !

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