Ce budget, dont le volet défense privilégie fortement la dissuasion nucléaire, reste beaucoup plus discret en matière de dédommagement des victimes des trente années d'essais nucléaires.
Madame la Première ministre, avec ce processus budgétaire écourté et réduit à une simple formalité, vous nous soumettez aujourd'hui un texte qui ne répond pas aux besoins et aux aspirations de nos concitoyens. Les riches sont choyés pendant que les pauvres portent le fardeau. L'état même de notre démocratie est source d'interrogations. Dans cet édifice qui incarne l'esprit de la démocratie, témoin silencieux de l'histoire, nous devons pouvoir débattre. Pour préserver l'âme de l'Assemblée nationale, nous devons garantir que sa tribune continue de résonner des débats et idéaux démocratiques qui l'ont façonnée. En leur ouvrant tous les jours les portes de l'Assemblée, nous avons le plaisir d'éveiller de nombreux jeunes élèves de nos circonscriptions à la citoyenneté et de leur permettre de toucher du doigt l'histoire. Mais il y a une ombre au tableau, une dissonance entre le lieu et son essence : l'Assemblée nationale ne doit pas devenir un musée de la démocratie ; elle doit en être l'incarnation vivante.