Intervention de Christophe Blanchet

Séance en hémicycle du jeudi 9 novembre 2023 à 22h00
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Blanchet :

Benjamin Franklin a dit : « Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. » Tel sera le sens de mon propos, pour que celles et ceux qui nous regardent – ils sont nombreux ce soir, évidemment – comprennent la situation qui nous rassemble et se fassent leur propre opinion par leur implication.

À l'heure où le monde est très agité et semble avoir perdu toute boussole, à l'heure où les espoirs de paix en Ukraine et au Proche-Orient sont bien minces, à l'heure où l'urgence environnementale est une évidence pour beaucoup d'entre nous, sans toutefois emporter l'adhésion de tous les pays de notre planète, à l'heure aussi où nos concitoyens payent les conséquences des déséquilibres internationaux et cherchent à vivre dans un monde plus serein – plus serein avant tout dans leur quotidien, c'est-à-dire dans leur foyer, dans leur commune, dans leur entreprise, dans leur vie –, à cette heure, les élus que nous sommes sont là pour transcrire les inquiétudes, comprendre les maux et proposer des remèdes. Mais nous ne sommes pas là pour alimenter les peurs ou pour importer les conflits à travers nos mots.

Ainsi, ce que nous proposons aux Français, à court, moyen et long termes, passe par la santé, d'abord, ce qui implique de combler et de réparer progressivement et véritablement les immenses lacunes laissées par les majorités précédentes : abandon des territoires, notamment ruraux, numerus clausus, professions médicales et paramédicales oubliées, en particulier sur le plan salarial, absence de vue à long terme en faveur de nos aînés, alors même que, depuis des décennies, nous savons qu'il faudra faire face à la dépendance.

Cela passe par des moyens exceptionnels alloués depuis près de six ans à l'éducation, afin de permettre à chaque enfant d'apprendre mieux, dans de meilleures conditions, et de lutter contre ce fléau qu'est le harcèlement. Nous répondons aussi, enfin, aux attentes des professeurs en revalorisant leurs salaires, qui sont parmi les plus bas d'Europe.

Cela passe par le travail, ensuite : celui qui émancipe et rend fier de pouvoir nourrir sa famille et de s'occuper d'elle dignement, celui qui offre un toit pérenne, une existence dans la société et un statut social, celui qui offre la reconnaissance et permet d'être acteur de sa vie. Le taux de chômage n'a jamais été aussi faible depuis quarante ans et le taux d'emploi, quelles que soient les tranches d'âge, n'a jamais été aussi élevé.

Cela passe par le développement de notre économie : la réindustrialisation de nos territoires est une préoccupation majeure depuis 2017. Un maximum de moyens ont été engagés sur les plans humain, financier, fiscal et technologique, pour que cela fonctionne sur le long terme. Il en est ainsi de notre politique fiscale, qui permet à notre pays d'être désormais l'un des plus attractifs, comme de notre politique sociale qui, grâce aux lois de 2017, a permis de développer les nouvelles embauches ou encore l'apprentissage, véritable message d'espoir pour une grande majorité des jeunes.

Le développement est également une question de vie pour nos territoires : faire en sorte que les métropoles ne soient pas les seules à bénéficier des richesses et que chaque département de France, y compris les territoires ultramarins, en profite. Les politiques mises en place dans le cadre du plan Action cœur de ville ou du programme Petites villes de demain permettent de rendre de l'attractivité à ces territoires et de valoriser ceux qui y habitent. Nous faisons cela au prix d'efforts financiers significatifs, que les précédentes majorités avaient renoncé à faire.

Cela passe, enfin, par le réarmement régalien, juridique et citoyen : chacun d'entre vous connaît les risques auxquels nous sommes confrontés, sur le territoire national comme à l'étranger. Trop longtemps, les majorités précédentes ont sacrifié ces sujets, soit pour des raisons budgétaires, soit pour des raisons idéologiques, laissant croître l'insécurité et l'adversité. Depuis 2017, nous avons inversé la tendance : nous voulons mieux protéger les Français, en renforçant nos armées, nos forces de police et notre justice.

Oui, mesdames et messieurs de l'opposition, c'est bien tout cela que recouvre le PLF pour 2024, et c'est pourquoi nous le soutenons.

Nous soutenons l'accélération de la transition écologique. Dans la première partie du PLF, nous continuons à verdir notre fiscalité, tout en accompagnant les secteurs – notamment le secteur agricole – qui seront touchés par la réduction des dépenses fiscales brunes. Dans la seconde partie, nous augmentons de 10 milliards d'euros les enveloppes consacrées à la planification écologique, avec un très fort ciblage sur l'accompagnement des collectivités territoriales dans leur verdissement. Les maires et les présidents d'intercommunalité sont en première ligne face au changement climatique, leur action admirable lors des catastrophes climatiques nous le rappelle trop souvent. Par ce budget, nous voulons les aider à préparer l'adaptation de leurs outils : dans cet objectif, le fonds Vert est pérennisé et même augmenté à 2,5 milliards d'euros.

Nous finançons les politiques prioritaires. La jeunesse, d'abord, en revalorisant le salaire des enseignants, grâce au pacte enseignant, en augmentant le montant et le nombre de bénéficiaires des bourses étudiantes ou encore en encourageant la montée en puissance du service national universel (SNU), programme qui, vous le savez, me tient particulièrement à cœur.

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