Je profite à mon tour de cette audition pour faire part des difficultés de recrutement observées dans ma circonscription. De nombreux employeurs m'ont indiqué avoir de la peine à embaucher alors que près de 2 400 jeunes de moins de 25 ans sont suivis par la mission locale de Lunéville. C'est un vrai paradoxe.
Vous annoncez une réforme en soulignant que le dispositif actuel n'est pas adapté à la conjoncture, avouant qu'il n'incite pas suffisamment à reprendre un travail. Je partage ce diagnostic. Mais votre projet de loi semble se contenter de conserver le système actuel à court terme en reportant une réforme structurelle, alors qu'il y a urgence. Plus inquiétant encore : vous limitez le périmètre de la réforme annoncée à moyen terme aux périodes d'indemnisation et non aux montants d'indemnisation.
Il faut élargir la réponse pour davantage inciter au travail. De manière très concrète, il existe des effets de seuil et de plafond qui font perdre le bénéfice d'aides lorsqu'on reprend un travail. Les classes moyennes qui travaillent vivent comme une véritable injustice le faible différentiel de revenus qui les sépare de ceux qui ne travaillent pas et qui bénéficient d'aides, à situation familiale équivalente. Il faut s'y atteler. J'attire votre attention sur la situation des familles de la classe moyenne, pénalisées par les coups de rabot budgétaires de ces dix dernières années. Pour inciter au travail, il faut non seulement permettre la conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle, mais aussi préserver le pouvoir d'achat des foyers dont les deux conjoints font le choix de travailler. Dans quelle mesure le rétablissement de l'universalité de la politique familiale pourrait-il participer à une politique incitative en faveur de l'emploi ?