L'incertitude économique que nous connaissons exige des mesures d'urgence pour que les travailleurs puissent vivre dignement de leur emploi et que les bénéficiaires des minima sociaux puissent compter sur une aide juste. Tous les Français méritent votre attention. Mercredi dernier, vous avez présenté en conseil des ministres le projet de loi portant mesures d'urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi, qui s'inscrit dans la droite ligne de la réforme de l'assurance chômage de 2019. Vous prétendez que le plein emploi est accessible si l'on prend sans tarder des mesures pour améliorer le fonctionnement du marché du travail. Mais à quel prix ? À tout faire dans l'urgence, il est difficile d'avoir de la visibilité sur l'avenir. La réforme de 2019 l'a démontré, avec le report de son application à la fin de l'année 2021. Une fois encore, le texte que vous présentez n'est qu'un dispositif d'attente pour pallier les carences du précédent. Un an après son entrée en vigueur, quel est le bilan de la réforme que vous souhaitez prolonger et même étendre, notamment par l'introduction d'un nouveau critère de modulation des conditions d'indemnisation par l'assurance chômage ?
On constate en particulier une importante pénurie de professionnels dans les métiers du secteur social et médico-social, des auxiliaires de vie et des agents d'entretien. Je ne suis pas convaincue que rogner les indemnités des chômeurs changera quelque chose à cet état de fait. Selon le Haut Conseil du travail social, les salaires de ces secteurs d'activité ont décroché de 30 % par rapport à l'évolution des prix en France.